LE CHANVRE : LA SUPER PLANTE DU FUTUR

Plante herbacée de la famille des Cannabaceae, elle fait encore figure d’épouvantail car souvent assimilée à la marijuana ou au cannabis. Or il n’en est rien.

Cette confusion historique, dont on trouve les premières traces au Moyen Age et à la Renaissance prend une dimension toute autre à l’aube de la crise de 1929 aux Etats-Unis. Soutenue principalement par une propagande des lobbies du coton et de la pétrochimie diabolisant sa culture, elle finira par définitivement  enterrer cette plante extraordinaire et renvoyée  au rang de substance du diable avec  le coup de grâce du Marijuana Tax Act de 1937.

Or le chanvre industriel ou agricole n’est pas le cannabis et inversement car même si les deux variétés contiennent la molécule du THC, cette fameuse substance psychotrope ne devient illégale qu’à partir d’une concentration supérieure à 0,2%. Et la variété du chanvre industriel reste en dessous de ce seuil, ce qui la rend totalement cultivable pour des usages protéiformes connus depuis l’époque de Neandertal aussi bien dans le textile, l’alimentation, la construction, la cosmétique…

Flambée des énergies fossiles et des matières premières, envolée des prix de l’énergie et du transport, crise sanitaire, crise environnementale et guerre en Ukraine ont rebattu les cartes d’un monde autrefois bipolaire, puis multipolaire et peut-être aujourd’hui apolaire où coexistent plusieurs impérialismes. De ce bouleversement mondial a émergé la nécessité d’une plus grande indépendance et d’une véritable autonomie remettant le chanvre parmi les alternatives les plus prometteuses pour subvenir aux besoins de l’homme et de son milieu ambiant.

Le chanvre est  probablement LE matériau du futur susceptible de révolutionner notre vie quotidienne dans tous ses aspects.

C’est tout d’abord sa fibre qui été utilisée pour vêtir et fabriquer le papier et ensuite contribuer à l’explosion du commerce au 17ème siècle en devenant le matériau stratégique de la fabrication de cordages de la marine internationale. Même Henri Ford s’était penché sur le berceau de cette plante miracle devenue fer de lance de son laboratoire de recherche et qui débouchât sur la fabrication d’un prototype révolutionnaire : la Ford Hemp Body Car construite en 1941. Dotée d’un châssis en plastique de chanvre et soja, roulant à l’éthanol de chanvre avec un coût de production réduit d’un tiers, l’attaque de Pearl Harbor et l’entrée en guerre des USA mirent  fin au projet avec l’aide d’un autre lobby de l’après-guerre : celui des aciéries.

Cultivée depuis 10 000 ans, elle retrouve son attractivité à bas-bruit dans les années 60 grâce à l’INRA en France qui développe un programme de sélection variétale à faible teneur en THC, lui permettant de continuer à être produite en toute légalité dans l’hexagone et progressivement dans la plupart des pays européens.

Plante généreuse, elle pousse en abondance sous tous les climats, quasiment sans intervention de l’homme, sans intrants particuliers, est peu gourmande en eau, fixe la carbone, a des propriétés couvrantes et nettoyantes, ne connait pas d’agresseur ce qui la rend très économique à produire.

Utilisable dans son intégralité, son efficience la met au rang des plus hautes attentes en matières sociétales et environnementales et ouvre des perspectives fantastiques grâce au large spectre des bienfaits qu’elle procure.

UN SUPER ALIMENT : outre ses propriétés organoleptiques incroyables, le chanvre coche toutes les cases en matière de santé et nutrition. Digeste car sans gluten ni lactose, il convient à tous car non allergène et contient toutes les sources de protéines, vitamines, minéraux et phytostérols nécessaires à l’homme dont les lipides et les antioxydants. Le chanvre alimentaire ouvre tous les champs du possible : farine, beurre, margarine, steak végétal, bière, gâteau, chocolat, couscous, vin, lait, fromage, pâtes, houmous, pesto…

UN SUPER MATERIAU : Même en restant parfaitement écologique, le chanvre offre des perspectives d’exploitation industrielle quasiment illimitées. Il est une source de bio-polymères et de produits de chimie fine, a des propriétés techniques bien supérieures aux matériaux industriels traditionnels avec une résistance 6 fois supérieure au coton et 10 fois supérieure à l’acier et est en passe de devenir une alternative à l’utilisation du Graphène dans les batteries au lithium grâce à son extraordinaire conductivité et son coût très faible. Il possède également des propriétés antibactériennes  contre une variété de Staphylocoques dorés résistants à la méticilline (MRSA), de Candida albicans, d’Escherichia Coli et de Vibrio cholerae qui ouvre un champ immense d’utilisations dans le matériel médical, les cosmétiques, les systèmes de purification de l’eau, les hôpitaux, l’emballage alimentaire, le stockage alimentaire ainsi que les sanitaires domestiques.

UN TEXTILE DU FUTUR : Probablement la solution miracle qui rendrait l’utilisation du coton totalement obsolète si le consommateur changeait ses habitudes. L’industrie textile européenne pourrait se réapproprier son indépendance grâce à la facilité de production du chanvre sous tous les climats et partout avec un impact environnemental faible. Ses vertus antibactériennes, antifongique thermorégulatrices naturelles et son pouvoir isolant offre fraîcheur en été et chaleur en hiver. Capable de gérer la transpiration du corps à hauteur de 30% d’humidité, de lui renvoyer de la chaleur lorsqu’il fait froid et qui en plus résiste aux rayons U.V., il est LA solution du futur pour bannir le phénomène du fast retailing en prêt à porter de masse qui inonde le Ghana de déchets textiles, une catastrophe environnementale sur laquelle l’occident et l’orient ferment les yeux depuis des années.

On le voit, la liste des applications de sa culture et de son utilisation par et pour l’homme est sans fin, et il n’appartient qu’à nous de modifier notre mode de consommation pour privilégier et imposer un diktat vertueux à l’industrie actuelle.

Exploiter et de développer la culture du chanvre, libérer son potentiel afin d’offrir une alimentation saine et accessible à tous, soigner les malades aussi bien qu’isoler nos maisons, nous habiller écologiquement tout en protégeant notre peau, notre planète et aussi l’avenir de nos enfants.

Le chant des possibles est infini et les perspectives les plus optimistes sont envisageables.

Agissons et consommons mieux : le pouvoir est entre nos mains !

Le rapport Meadows : prophétie, mythe ou réalité ?

Il y a 50 ans, Donella Meadows, Dennis Meadows, Jorgen Randers et William Behrens publiait The Limits to Growth - Les Limites à la Croissance (dans un monde fini),  en pleine période des « 30 glorieuses » et à la veille du premier choc pétrolier de 1973.

Commandé par le cercle de réflexion du Club de Rome et devenu très vite best-seller, la publication de l’ouvrage avait fait à l’époque l’effet d’une bombe médiatique dans un contexte de croissance débridée d’après-guerre qui aurait, dit-on, poussé Jimmy Carter à installer des panneaux solaires à la Maison Blanche, très vite renvoyés au musée par son successeur Ronald Reagan. Le rapport Meadows reste aujourd’hui d’une actualité brûlante en revenant sur le devant de la scène à un moment ou les phénomènes de dérèglement climatique s’accélèrent et ou la destruction de l’océan, du vivant et de manière générale de notre milieu ambiant est menée en coupe réglée par la main de l’homme.

Loin d’une pure prophétie, le rapport Meadows est en fait adossé à une simulation mathématique, physique et économique (World1, puis World2 et World 3 lors de la réactualisation de l’ouvrage en 1992, 2004 puis 2022) intégrant tout un faisceau de paramètres (taux de fécondité, fertilité des sols, stock de ressources, impacts de la pollution, taux de croissance…) afin de produire plusieurs scénarios de prédictions de tendances du futur.

Et sa conclusion reste sans appel quelques soient les modèles et révisions choisis : imaginer une croissance économique et démographique infinie dans un monde aux ressources finies n’est pas envisageable et le mode de production occidental est insoutenable à long terme ! A savoir un point de non-retour menant à un effondrement brutal combiné de la population, des ressources et de la production alimentaire et industrielle.

Pour être plus précis, les chercheurs estimaient dès 1972 un effondrement de la croissance à partir de 2020, scénario qui globalement semble s’approcher de la réalité si l’on considère que celle-ci est au mieux anémique dans les pays développés et paye le lourd tribu social et écologique dans les pays en développement, même à considérer la situation exceptionnelle du Covid 19 et de ses rebonds que n’avait pas forcément anticipé le fameux rapport.

Beaucoup s’accordent à dire, et le récent rapport du GIEC va aussi dans ce sens, que les limites qu’offre la planète ont été largement franchies, tant sur le plan démographique qu’industriel. Mais loin d’un catastrophisme assumé, le rapport ouvre également sur des scénarios plus optimistes dans une partie intitulée « Transitions vers un système soutenable » où l’humanité parvient à vivre sans dépasser les limites de la planète. Et utiliser la technologie non pas pour accélérer la croissance mais plutôt pour limiter et réduire les atteintes de l’homme sur son milieu ambiant et sur le vivant. A l’image de Gilles Bœuf nous alertant sur l’usage que nous en avons pour passer à ce qu’on dénomme aujourd’hui les technologies justes.

Avec néanmoins un (gros) bémol : nous aurions dû appliquer les principes de ces scénarios vertueux depuis 2002 afin de stabiliser voire réduire la pression de la croissance démographique et industrielle sur la planète !

Reste que le rapport Meadows a été et reste encore vivement contesté par le monde académique, scientifique et  politique de tous bords, qui fustigent ses conclusions et l’accusent pour certains d’adopter le point de vue des pays riches au détriment des enjeux des pays pauvres et de la satisfaction primaire de leurs besoins fondamentaux.

Il reste néanmoins un ouvrage de référence, qui au-delà du débat qu’il suscite, peut permettre de tirer un certain nombre de leçons et, c’est aussi le principal, nous interroger sur le monde dans lequel nous voulons vivre aujourd’hui. Et considérer la crise actuelle comme une opportunité de changer définitivement de paradigme. L’ouvrage est disponible en français pour vous faire votre idée et pour en savoir plus :

https://www.novethic.fr/actualite/economie/isr-rse/il-y-a-50-ans-le-rapport-meadows-alertait-sur-les-limites-planetaires-150665.html

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/rencontre-exceptionnelle-avec-le-scientifique-dennis-meadows-3829702?at_medium=Adwords&at_campaign=france_culture_search_thematiques&gclid=Cj0KCQiA8aOeBhCWARIsANRFrQFv2PZr3bYbBarh89ShxR8Cd-JtsLXw11KO19SQq4fs0RiL9E0iyUgaAt0OEALw_wcB

https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/il-y-a-50-ans-etait-publie-le-rapport-meadows-premier-cri-d-alarme-pour-la-planete_161946

Energie osmotique : quand l’océan devient source d’optimisme

Parmi le faisceau des énergies renouvelables, il en est une qui commence à faire parler d’elle et qui ouvre de nouvelles perspectives positives dans l’océan d’informations anxiogènes qui nous submergent au quotidien : l’énergie osmotique.

Une grande majorité d’entre nous, et nous en faisions partie il y a peu, n’en ont soit jamais entendu parler soit ont une vague idée de ce processus révolutionnaire et vertueux qui est en train d’ouvrir de nouvelles perspectives à tous les pays dotés d’un littoral.

Mais qu’est-ce que l’énergie osmotique me direz-vous ?

Tout simplement une énergie dégagée par la rencontre de deux liquides aux concentrations en sel différentes, à savoir lorsque l’eau d’une rivière rencontre l’eau salée dans un estuaire. De cette simple (et belle) rencontre peut naitre une nouvelle énergie vertueuse, inépuisable, disponible H24 en continu et renouvelable à l’infini.

Encore faut-il disposer de la bonne technologie et surtout d’une technologie applicable au niveau industriel et à grande échelle. Une première installation prototype a vu le jour en Norvège en 2009 et permettait de produire une puissance de 4kW, soit la puissance nécessaire pour faire marcher en continu une machine à laver. Bien loin des performances du reste des énergies renouvelables.

Jusqu’en 2013, cette technologie basée sur une membrane imperméable et isolante percée d’un nanotube en nitrure de bore séparant un réservoir d’eau douce et d’eau salée prouvait que l’on était capable de générer un courant électrique bien plus conséquent. Mais passer de la théorie applicable à un processus industriel à grande échelle nécessitait un grand pas en avant dans son développement pour offrir une production compétitive de cette nouvelle énergie bleue.

Lors de notre Festival Love is Blue en juin dernier, nous avions invité Pascal Le Mélinaire, co-fondateur de la société Sweetch Energy à nous présenter ce processus révolutionnaire lors de notre conférence « Perspectives d’exploitation positive de l’océan » en compagnie de Christian Buchet.

De l’eau a coulé sous les ponts depuis puisque ce processus à l’échelle expérimentale tel que nous l’avait décrit Pascal Le Mélinaire est passé aujourd’hui à l’échelle industrielle avec une première station osmotique dans l’écluse du Barcarin en collaboration avec la Compagnie Nationale du Rhône.

Et force est de constater que ces performances semblent à la hauteur puisque dès 2023 elle sera en mesure de produire 500 MWh pour atteindre 4TWh en 2030, soit l’équivalent de la consommation électrique de Montréal. Les perspectives sont énormes puisqu’à contrario des énergies renouvelables classiques (éolien, solaire, marémotrice…) sa prédictibilité est excellente, l’impact des structures en milieu ambiant est limité et elle ne produit ni bruit, ni pollution. Les seules  contraintes, car il y en a : un coût de production des membranes encore élevé et une disponibilité d’estuaires vierges d’industrialisation très variable suivant les pays.

Mais preuve en est que l’eau, les rivières et l’océan sont une source d’optimisme infinie et que nous devons, par les actions infimes et celles de plus grande envergure continuer  à soutenir tous les projets vertueux qui contribuent à mieux habiter notre Terre-Océan.

Et bien sûr Agir à la Source !

Pour en savoir plus :

https://www.linfodurable.fr/technomedias/quest-ce-que-lenergie-osmotique-definition-avantages-et-inconvenients-31505

https://www.optima-energie.fr/blog/transition-energetique/lenergie-osmotique-une-nouvelle-source-denergie-en-france/

https://www.actu-environnement.com/ae/news/cnr-eneergie-osmotique-Sweetch-Energy-39254.php4

Détestable et fantastique: vivre avec ou sans le Dieu plastique ?

A l’heure d’une prise de conscience de plus en plus forte pour les problématiques environnementales, il est un sujet sur lequel tout le monde s’accorde pour en faire le bouc émissaire de tous nos maux environnementaux : le plastique.

Découvert au XIXème siècle, il connait un boom dans les années 50 à l’émergence de la société de consommation et de la nécessité d’après-guerre de produire à moindre coût. Depuis sa production mondiale n’a cessé de croitre, passant de 1,5 millions de tonnes en 1950 à 117 en 1990 pour atteindre 368 millions en 2019, avec plus de 9 milliards de tonnes produites dans le monde à ce jour (rapport de l’ONU 2018).

Aujourd’hui, gires de plastiques sous-marines ou de surface, plages paradisiaques de bout du monde défigurées, que l’on creuse sous le sable du désert ou que l’on crapahute sur les glaciers ou dans les sentiers de randonnée, peu de chance pour échapper à l’emballage ou la bouteille plastique surgie de nulle part pour nous rappeler l’urgence de modifier nos modes de vie et de remettre un peu plus de civisme dans notre manière de consommer.

Cela semble une évidence pour tous, le plastique est aujourd’hui l’ennemi absolu pour la faune, la flore et notre santé en général et quand bien même certains d’entre nous ont le sentiment d’œuvrer à son élimination progressive (boire de l’eau du robinet, acheter en vrac et local, utiliser des sacs réutilisables…, nous continuons de manière plus ou moins consciente à l’utiliser massivement dans notre vie quotidienne (portable, ordinateurs, vélo, voiture, chaussures… la liste est bien trop longue). Faites le test vous-même et essayez de passer une seule journée sans utiliser des objets en plastique ou jeter des emballages en contenant : la tâche est quasi impossible pour la grande majorité d’entre nous.

Le meilleur des déchets étant celui qu’on ne produit pas, alors quelle est la posture à adopter face à ce matériau déifié ou diabolisé mais indispensable ? Ne possède-t-il que des défauts ou détient-il des vertus insoupçonnées ? Est-il le mal absolu ou est-ce ce qu’on en a fait et la façon dont on l’utilise qui pose problème ? Le déchet plastique est-il la future ressource recyclable du futur dont la valeur est encore mal identifiée ?

A toutes ces questions, certains tentent de répondre en bousculant les idées reçues, les dogmes et tentent de démontrer qu’il peut lui-même être une partie de la solution, à l’image de l’écrivain Hugo Verlomme qui a publié dès 2006 La guerre du pochon (Editions Yago). Selon lui, « il semble que ce soient ses qualités essentielles qui se sont retournées contre lui : gratuité, légèreté, solidité, tout ce qui contribue à son éparpillement dans la nature. » Il pointe du doigt bon nombre d’idées reçues sur les initiatives écologiques en fait plus polluantes qu’on imagine et démontre que le plastique présente des atouts écologiques, sauve des vies, préserve des ressources naturelles et au final ne consomme qu’une quantité réduite de pétrole pour son élaboration (environ 5%).

10 fleuves dans le monde transportent l’essentiel des déchets plastiques qui se retrouvent dans nos océans : alors comment trouver des solutions pour inverser cette tendance ?

Déjà, changer notre mode de vie et nos comportements d’achat vis-à-vis des plastiques à usage unique et des emballages qui constituent aujourd’hui 40% de sa production mondiale. Considérer les déchets plastiques comme de futures ressources à forte valeur ajoutée constituant une véritable économie circulaire du futur. Que ce soit à la source du tri des déchets ou dans les nouveaux modèles économiques que constitue sa récupération dans notre milieu ambiant, de nouvelles perspectives positives voient le jour en France et dans le monde. A l’image de certaines associations telles Resak qui revalorise nos déchets plastiques sur la côte basco-landaise et propose une gamme de produits du quotidien et de mobilier, contribuant ainsi à lutter contre l’invasion des déchets plastiques.

Prise de conscience à la source, changement de comportements et de modes de vie, économie circulaire… des solutions positives existent pour éradiquer le plastique de nos océans tout en continuant à vivre en intelligence avec un matériau malgré tout indispensable à notre vie quotidienne… jusqu’au prochain changement de paradigme peut-être.

Pour en savoir plus :

https://wedocs.unep.org/bitstream/handle/20.500.11822/25513/state_plastics_WED_FR.pdf

https://www.wwf.fr/sites/default/files/doc-2021-09/20210906_Report_The-real-cost-of-plastic-pollution_EN_WWF.pdf

https://www.ecoconso.be/fr/content/cest-quoi-le-probleme-avec-le-plastique

https://www.nationalgeographic.fr/le-plastique-en-10-chiffres

https://www.ineos.com/fr/inch-magazine/articles/issue-14/le-plastique-peut-etre-fantastique/

Marchandisation de l’eau face au dérèglement climatique : une marche forcée inéluctable ?

De fait l’eau est déjà un bien marchand pour l’immense majorité d’entre nous : ouvrir un robinet ou acheter une bouteille d’eau minérale n’est pas gratuit et à l’exception des populations vivant en autarcie ou non raccordées à un réseau de distribution, l’accès à l’eau se monnaye depuis de nombreuses années.

Mais à l’heure ou le dérèglement climatique s’accélère avec les récentes périodes de sécheresses extrêmes des régions européennes qui s’enchainent avec les inondations catastrophiques au Pakistan, très peu de régions du monde échappent aujourd’hui  aux enjeux de l’eau, son accès, sa distribution et à fortiori son coût.

Plus qu’une marchandisation, nous sommes face au phénomène grandissant de la libéralisation du marché de l’eau,  la considérant plus comme bien économique qu’un droit humain fondamental tel que l’a défini en 2010 la résolution des Nations Unies (une eau accessible et d’un prix raisonnable). Initié à Londres par Margaret Thatcher il y a une trentaine d’années, le phénomène a pris une ampleur dramatique en Australie, en Océanie et en Californie... et qu’en sera-t-il bientôt dans le reste du monde.

Or l’eau est par nature un bien inépuisable : elle est une molécule stable, elle s’évapore et retombe au sol, elle ne se perd pas, la quantité d’eau sur terre est la même depuis des millénaires. En revanche, sa répartition et sa potabilité peuvent être affectés par un grand nombre de phénomène allant de l’accélération du dérèglement climatique à sa dénaturation par les mauvaises pratiques de l’homme en termes d’industrie, d’agriculture ou tout simplement d’absence de sens civique et du collectif. Et c’est bien le cœur du problème.

Le dérèglement climatique corrélé au développement économique et à la croissance industrielle, la déforestation, la mauvaise gestion des déchets, notre régime alimentaire, l’augmentation démographique et surtout la différence de modes de vie d’une population à une autre sont autant de bras de leviers qui nourrissent la pression des marchés vers ce phénomène libéral  identifié dès 1992. Comment considérer la valeur d’un litre d’eau quand un américain en consomme 400l/jour, un français 135l et un nigérien 30l ? Comment faire valoir sa rareté aux populations occidentales qui la gaspille par ignorance face à celles, défavorisées qui la considère comme un bien commun rare ?

Alors, peut-on échapper à la politique libérale de privatisation de l’eau face à la gestion publique des états ?

Le XXème siècle était celui de l’or noir, le XXI siècle sera celui de l’or bleu

Pour en savoir plus :

https://blog.mondediplo.net/2007-04-07-Marchandisation-de-l-eau-la-nouvelle-offensive-du

https://www.cairn.info/l-economie-des-conventions-methodes-et-resultats-2--9782707148780-page-369.htm

https://atalayar.com/fr/content/leau-une-marchandise-ou-un-droit-de-lhomme